L’insomnie, un cauchemar…
L’insomnie se caractérise par un sommeil perturbé : difficultés d’endormissement, réveils multiples dans la nuit, ou réveil trop précoce le matin. Ce sommeil de mauvaise qualité n’est pas réparateur et a des répercutions néfastes sur la qualité de vie en journée : fatigue, difficulté de concentration, troubles de la mémoire, morosité ou irritabilité, erreurs dans la réalisation de tâches…
Les causes d’une insomnie peuvent être diverses :
- Une mauvaise hygiène du sommeil. L’insomnie est due à des levers et couchers irréguliers, à la consommation de stimulants, à des activités physiques trop proches de l’heure du coucher…
- L’insomnie d’ajustement. Ce type d’insomnie dure généralement moins de trois mois. Elle intervient à la suite d’un événement nouveau ou stressant.
- L’insomnie chronique non associée à une maladie (mentale ou physique).
- L’insomnie chronique associée à une maladie (mentale ou physique) : dépression, apnées du sommeil, douleur, anxiété, symptômes urinaires, toux, reflux, jambes sans repos, hypoglycémie,
- L’insomnie liée à un médicament ou une substance perturbant le sommeil. Elle peut être due à la consommation d’alcool, de café ou de boisson à base de caféine, à l’usage de stupéfiant (cocaïne, cannabis), au tabac, ou à la prise de certains médicaments (cortisone, dopamine, composant amphétaminique, etc.)…
Il existe également un facteur biologique lié à l’âge. En effet, à partir de 65 ans, le sommeil évolue, il est plus morcelé au cours de la journée, l’endormissement est plus long et les réveils sont plus fréquents pendant le sommeil.
Les somnifères, des médicaments puissants
Les somnifères, appelés hypnotiques, appartiennent à la famille médicamenteuse des psychotropes, tout comme les tranquillisants, les anxiolytiques, les neuroleptiques ou antipsychotiques, les antidépresseurs…
Ils sont indiqués exclusivement lors d’insomnie sévère occasionnant des répercussions sur la qualité de vie. Les molécules agissent sur le cerveau en ralentissant ou en stimulant son activité et favorisent ainsi l’endormissement et le sommeil qui semble alors plus réparateur.
Ces médicaments sont efficaces, mais comportent également des risques et des effets secondaires. Pour cette raison, leur prescription doit restée limitée.
De risques souvent sous-estimés
Les hypnotiques sont souvent pris hors prescription médicale, alors que les risques et effets secondaires de cette classe de médicaments sont sérieux.
La durée du traitement doit particulièrement être surveillée car l’accoutumance est rapide alors que parallèlement, les effets diminuent rapidement.
Plusieurs effets indésirables sont possibles :
- Maux de têtes ;
- Troubles de l’équilibre ;
- Effet « gueule de bois » ;
- Troubles de la mémoire ;
- Altération des performances physiques et mentales ;
- Chutes ;
- Trouble de l’attention même si l’on ne se sent pas somnolent ;
- Interaction avec d’autres médicaments, notamment chez les personnes âgées ;
- Ralentissement des réflexes ;
- L’insomnie peut survenir à nouveau à un degré plus sévère qu’avant traitement.
Le bon usage des hypnotiques
En cas de difficultés d’endormissement, ne pratiquez pas l’automédication en utilisant d’anciens médicaments ou ceux d’une autre personne. Tournez-vous toujours vers votre médecin. Il pourra rechercher avec vous les causes de votre trouble et apporter une solution adaptée. Dans tous les cas, les hypnotiques ne doivent être pris que sur ordonnance médicale et sous surveillance médicale. Généralement, cette solution ne sera envisagée par votre médecin qu’après l’échec d’autres traitements : règles d’hygiène du sommeil, thérapies cognitivo-comportementales, sédatif léger…
- Suivez scrupuleusement les doses et les fréquences de prises prescrites.
- Ne consommez pas d’alcool.
- Évitez la conduite automobile et les travaux de précision et/ou présentant des risques (ex. conduite de machines, utilisation d’outils ou de véhicules).
- En début de traitement (première semaine), en cas de somnolence, vertige ou manque de concentration, gardez toujours en tête que ce traitement est limité dans le temps et doit être arrêté progressivement en diminuant les doses.
- « Médicaments psychotropes, Consommations et pharmacodépendances. Synthèse et recommandations », Inserm, Expertise collective, 2012
- « Troubles du sommeil : lutter contre le réflexe « somnifères », HAS »
- « Prise en charge du patient adulte se plaignant d’insomnie en médecine générale, Recommandations », SFTG-HAS, Décembre 2006