Les vraies allergies alimentaires
L’allergie est une réaction immunitaire inappropriée de notre corps contre une substance appelée allergène. Un allergène n’est pas néfaste pour l’organisme, contrairement à un virus ou un parasite par exemple, mais il est identifié comme tel par les cellules immunitaires de certaines personnes. Ces anticorps spécifiques réagissent alors en provoquant divers symptômes selon le type d’allergie. Dans le cas des allergies alimentaires, les réactions peuvent être très diverses et toucher tous les organes : urticaire, rhinite, gêne respiratoire, asthme, insomnie, jusqu’à l’œdème de Quincke ou le choc anaphylactique qui peut se révéler fatal.
L’allergie est toujours une réaction immunologique, liée aux immunoglobulines de classe E. Elle se distingue ainsi des intolérances alimentaires qui sont le plus souvent provoquées par un déficit enzymatique. L’intolérance au lactose (le sucre du lait), par exemple, manifeste un déficit en lactase, l’enzyme capable de rendre digestible le lactose.
Les aliments susceptibles de causer des allergies sont différents chez les enfants et les adultes
Aliments qui sont le plus souvent responsables d’allergies alimentaires chez l’enfant :
- Œuf : 34% des cas
- Arachide : 25% des cas
- Lait : 8% des cas
- Poisson : 5% des cas
Aliments qui sont le plus souvent responsables d’allergies alimentaires chez l’adulte :
- Fruits du groupe latex (banane, avocat, châtaigne, kiwi…) : 14% des cas
- Rosacées (abricot, cerise, fraise, framboise, noisette, pêche, poire, pomme, prune) : 13% des cas.
- Fruits secs oléagineux et ombellifères (aneth, carotte, céleri, graine de carvi, fenouil, persil) : 9,5% des cas
De plus en plus de cas recensés
Le nombre de personnes souffrant d’allergie alimentaire est en augmentation ces dernières années. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce phénomène :
- Les allergies sont aujourd’hui mieux diagnostiquées.
- Les nourrissons sont exposés plus précocement à une plus grande variété d’allergènes.
- En raison de l’internationalisation de l’économie, une plus grande diversité d’aliments est mise à notre disposition. Nous sommes donc exposés à un éventail d’allergènes plus large qu’auparavant. Ainsi, la sensibilisation des fœtus pendant la grossesse et des nouveau-nés pendant l’allaitement se trouve accrue.
- Les consommateurs sont également plus facilement exposés à des allergènes « cachés », incorporés dans les ingrédients des produits issus de l’industrie agro-alimentaire ou contaminés lors de leur stockage.
- Enfin, une dernière hypothèse évoque une modification de l’allergénicité des aliments pendant leur transformation industrielle.
Comment réduire les risques d’allergies ?
- Si vous souffrez d’une allergie alimentaire, la meilleure prévention reste l’éviction totale de l’aliment déclencheur ! Pensez à vérifier scrupuleusement l’emballage des produits que vous achetez, les principaux allergènes font l’objet d’un étiquetage obligatoire. Pour plus d’informations sur les différentes appellations de votre allergène, n’hésitez pas à prendre contact avec les associations de personnes allergiques. Certaines mettent à disposition des bases de données répertoriant les aliments sûrs et ceux à éviter.
- Les allergies sont étroitement liées aux premiers mois de vie, avant et après la naissance. Les futures mamans et jeunes mères doivent donc être particulièrement attentives. Pendant la grossesse : Ne pas consommer de cacahuètes, de sésame ou de fruits secs en grande quantité. L’allaitement maternel doit être exclusif jusqu’au 3e mois et idéalement jusqu’au 6e mois si c’est possible
La diversification de l’alimentation de votre enfant doit se faire par étapes et pas trop tôt !
- Pas d’aliment non lacté avant 4 mois.
- Pas de légumes avant le 5e mois.
- Viande, œuf et poisson peuvent être introduits à partir de 6 – 8 mois. Sauf chez les enfants dont le père ou la mère est allergique alimentaire, pour lesquelles l’introduction est repoussée à 1 an.
- Pas d’introduction de nouvel aliment dans les 15 jours qui suivent une gastroentérite.
Les excès d’hygiène sont également néfastes. En effet, les infections contractées pendant la prime enfance développent des anticorps qui protègent des maladies allergiques. Il ne faut donc pas chercher à les éviter à tout prix ! Enfin, si vous observez les symptômes d’une réaction allergique, n’attendez pas et consultez un allergologue rapidement !
- ANSES
- « Allergies alimentaires : état des lieux et propositions d’orientations », AFSSA, janvier 2002.