Qu’est-ce que l’automédication ?
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit l’automédication comme pratique « qui consiste pour une personne à choisir et à utiliser un médicament pour une affection ou un symptôme qu’elle a elle-même identifié ».
Concrètement, l’automédication permet à tout le monde d’acheter librement certains médicaments en pharmacies ou sur Internet, et de rendre ceux qui le souhaitent autonomes dans leur prise en charge de pathologies bénignes.
Les médicaments d’automédication ont fait l’objet des mêmes validations avant leur mise sur le marché que les médicaments sur ordonnance.
Dans quels cas peut-on avoir recours à l’automédication ?
L’automédication est possible lorsque les symptômes sont courants et bénins (douleur modérée, fièvre, rhume, mal de gorge, bouton de fièvre, problème de digestion, etc.), et qu’ils ont une durée limitée. Attention, il est vivement déconseillé de réutiliser d’anciens médicaments prescrits, comme les antibiotiques par exemple.
Dans tous les cas, le pharmacien a un rôle de conseil et d’accompagnement indispensable. N’hésitez pas à le solliciter. Aucune prise de médicament n’est anodine et le pharmacien peut vous éviter une automédication injustifiée.
Combien ça coûte ?
Les médicaments achetés sans ordonnance ne sont pas remboursables par la Sécurité sociale. En revanche, certaines complémentaires santé proposent des forfaits « automédication » pour le remboursement de médicaments figurant sur une liste et délivrés sans ordonnance. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre organisme de complémentaire santé.
Peut-on acheter des médicaments sur Internet sans risque ?
Il est possible d’acheter des médicaments sur Internet depuis le 2 janvier 2013, mais il faut être vigilant sur le choix du site Web : il doit avoir reçu une autorisation d’une ARS (Agence régionale de santé), garantissant ainsi la qualité et la sécurité du médicament commandé.
Seuls les pharmaciens titulaires d’une officine ou gérants d’une pharmacie peuvent vendre des médicaments sur Internet, et le site Internet doit obligatoirement être adossé à son officine. Seuls les médicaments non soumis à prescription obligatoire peuvent être vendus sur Internet. La liste des sites Internet autorisés est disponible sur le site de l’Ordre national des pharmaciens.
Attention, il ne faut JAMAIS acheter de médicaments sur un site n’ayant pas reçu d’autorisation : ces médicaments peuvent être des contrefaçons, c’est-à-dire qu’ils peuvent présenter une composition différente du médicament d’origine (absence, sous-dosage ou surdosage de la substance active, ou même présence de substance toxique).
Quelles sont les règles à appliquer pour une automédication en toute sécurité ?
1. Demandez conseil à votre pharmacien
Afin d’utiliser un médicament dans les meilleures conditions, l’avis d’un spécialiste est toujours bon à prendre. Votre pharmacien vous donnera des conseils sur l’utilisation du médicament et sur ses précautions d’emploi.
2. Lisez la notice et conservez l’emballage de votre médicament
La notice et l’emballage comportent des informations précieuses et complémentaires sur le médicament : sa composition, la dose préconisée en fonction de l’âge, la durée maximale du traitement, les conditions de conservation, le principe actif, le nom du fabriquant…
3. Évitez de prendre plusieurs médicaments simultanément
L’effet d’un médicament peut être modifié (augmenté ou diminué) par la prise simultanée d’un autre médicament. Le risque d’effets indésirables peut être lui aussi plus important.
Si votre médecin vous prescrit un traitement, il est nécessaire de l’informer de tout traitement pris à votre initiative.
4. Consultez votre médecin en cas de doute, surtout si vous êtes enceinte, si vous allaitez ou si l’automédication est pour un bébé
L’automédication est déconseillée pour les femmes enceintes, celles qui allaitent et les bébés. Il est recommandé de se référer à un médecin avant toute prise de médicament.
5. Informez votre médecin de toute prise de médicaments
Si vous faites appel à votre médecin après une tentative d’automédication ayant échoué, informez-le du traitement que vous avez pris. Cela pourra l’aider à adapter votre traitement.
6. Pratiquez une automédication de durée raisonnable
Il est impératif de ne pas dépasser la durée du traitement indiquée sur la notice ou l’emballage. Si aucune amélioration n’est ressentie ou si l’état de santé empire, il est nécessaire de consulter un médecin.
7. Sachez renoncer à l’automédication dans certains cas
L’automédication vous permet de soigner les petits maux, mais lorsque l’on est atteint d’une maladie (diabète, atteinte cardiaque…), il faut savoir renoncer à l’automédication et consulter son médecin.
- Ministère des Solidarités et de la Santé
- ANSM
- Assurance maladie
- Ordre national des pharmaciens
- Enquête Ipsos « Quelles sont les pratiques des Français en terme d’automédication ? »