L’addiction au jeu, une forme de dépendance
Depuis le début des années 2000, les mises engagées par les joueurs pour les jeux d’argent ont plus que doublé, augmentant par là-même le nombre de personnes dépendantes au jeu, dans tous les milieux sociaux. L’addiction au jeu a des traits communs avec les autres dépendances comme l’alcool ou la drogue :
- La consommation n’est plus contrôlée, elle devient obsessionnelle.
- L’addict ne s’intéresse plus à son environnement et se coupe progressivement de celui-ci,
- On observe une « désocialisation » progressive et une perte de performance généralisée (angoisses, troubles du sommeil, pertes de mémoire et de concentration…).
Certains signes sont plus propres aux joueurs :
- Vous êtes un joueur addict si après un premier gain suivi d’une perte vous cherchez désespérément à vous « refaire ».
- Vous ne pouvez pas vous arrêter.
- Vous jouez par besoin ou pour oublier et non pour le plaisir.
L’apparition de ces signes doit vous permettre de prendre conscience de votre dépendance, ou de celle de l’un de vos proches, et de prendre des mesures pour vous faire aider.
Pour savoir où vous en êtes avec le jeu, faites le test en 10 questions en bas de cette page !
Des conséquences multiples
Les jeux d’argent peuvent avoir des conséquences dramatiques sur le joueur et son entourage :
- Des problèmes de santé : dépression, anxiété, solitude. La moitié des joueurs pathologiques présentent des troubles de l’humeur.
- Des problèmes de comportements addictifs : les joueurs pathologiques souffrent, dans une grande proportion, d’autres problèmes addictifs. Plus de 60% présentent une dépendance au tabac et près de 50% une dépendance à l’alcool. Concernant les prises de drogues illicites, elles sont le plus souvent antérieures au début du jeu pathologique.
- Des problèmes financiers : endettement, perte de revenu… Selon l’association SOS joueurs, 79,5% des joueurs sont endettés et 4,3% sont en commission de surendettement.
- Pertes de repères : éloignement de la famille, des amis, perte du travail.
- Mensonge, vol, tromperie, délits. Toujours selon l’association SOS Joueurs, 20% des joueurs confrontés au surendettement ont commis des délits (abus de confiance, vol, contrefaçon de chèques…).
Conseils aux joueurs et à leurs proches
Conseils aux joueurs :
- Avant de commencer à jouer fixez-vous des limites pour les sommes que vous allez dépenser et le temps que vous allez passer à jouer. Demandez-vous également si c’est le bon moment pour jouer et si votre budget vous le permet.
- Notez les sommes que vous destinez au jeu et le temps que vous y passez afin de pouvoir les mesurer et d’être conscient de l’importance que le jeu a dans votre vie.
- N’essayez pas de regagner les sommes perdues.
- Ne rejouez pas la totalité de vos gains.
- N’empruntez pas d’argent pour jouer.
- Ne jouez pas pour fuir vos problèmes mais pour le plaisir.
- Ne mentez pas à votre entourage au sujet de vos pertes et de vos gains.
- Faites des pauses, il est impossible d’influencer le hasard !
- Si vous ressentez que le jeu occupe trop de place dans votre vie, faites-vous aider par votre médecin ou un centre spécialisé.
Conseils aux proches d’un joueur :
- Ne faites pas de démarche à sa place mais proposez-lui de consulter.
- N’acceptez pas qu’il vous rende responsable de son addiction, de la même façon ne le culpabilisez pas, il l’est certainement déjà et cela ne l’aidera pas.
- Ne posez pas d’ultimatum si vous n’êtes pas prêt(e) à le respecter.
- Encourager le joueur à parler et à exprimer ce qu’il ressent.
- Ne payez pas ses dettes et cherchez à vous protéger financièrement.
- Ne restez pas seul face à ce problème, parlez-en à un médecin, faites-vous aider par une association…
Quizz :
Pour savoir où vous en êtes avec le jeu, faites le test en 10 questions ! (oui/non)
- Pensez-vous souvent au jeu ou à la façon de vous procurer de l’argent pour aller jouer ?
- Pensez-vous que si vous jouez c’est pour réduire votre stress, vos tensions, votre anxiété, ou parce que vous ressentez de l’ennui, ou pour fuir un quotidien pesant ou des difficultés familiales ?
- Avez-vous essayé une ou plusieurs fois de moins jouer ou d’arrêter de jouer sans y parvenir ?
- Vous sentez-vous irritable ou « en manque » lorsque vous ne pouvez pas jouer, ou quand vous réduisez l’argent ou le temps consacrés au jeu, ou lorsque vous essayez d’arrêter de jouer ?
- Jouez-vous en augmentant les sommes d’argent misées quand vous voyez que vous perdez ?
- Lorsque vous perdez de l’argent, retournez-vous jouer pour essayer de regagner l’argent perdu, pour vous « refaire » ?
- Mentez-vous à votre famille ou à votre entourage pour dissimuler la fréquence à laquelle vous jouez ou les sommes que vous consacrez au jeu ?
- Avez-vous commis des actes illégaux (imitation de signature, détournement de fonds, vol, abus de confiance…), pour aller jouer dans l’espoir de regagner l’argent perdu ou de rembourser les dettes dues au jeu ?
- Avez-vous mis en danger votre couple, vos amitiés, votre emploi, vos études ou votre entreprise à cause du jeu ?
- Lorsque vous vous trouvez dans une situation financière catastrophique due au jeu, faites-vous appel à votre entourage pour obtenir l’argent nécessaire afin de régler les problèmes ?
Score de 0 à 4 : Vous ne présentez pas les critères du jeu pathologique.
Score de 5 à 10 : vous présentez les caractéristiques du jeu pathologique. Il vous est recommandé de contacter un médecin ou une structure proposant une offre de soins concernant les addictions de type jeux-pathologiques.